BRACERS Record Detail for 53158
To access the original letter, email the Russell Archives.
Praises BR's own translation. Has had a letter from A.N. Whitehead. Printing of An Essay on the Foundations of Geometry is suspended.
LOUIS COUTURAT TO BR, 22 JUNE 1900
BRACERS 53158. ALS. La Chaux-de-Fonds Bib., Suisse. Russell–Couturat 1: #60
Edited by A.-F. Schmid
7, rue Nicole,
le 22 juin 1900.
Cher Monsieur,
Je m’empresse de vous accuser réception de votre manuscrit de 41 pages, qui paraît être fort intéressant, et de vous remercier de l’avoir rédigé en français (presque sans aucune faute), ce qui nous épargne la peine de le traduire. Je crois (je suis même sûr) que nous pourrons l’imprimer in extenso. Seulement, comment il serait trop long à lire en entier, je vous prierai d’en préparer un résumé (une dizaine de pages) que vous pourrez lire en séance, ou au besoin envoyer au Congrès pour être lu, si quelque chose vous empêchait de venir. Mais j’espère bien qu’aucun empêchement ne surviendra, et que nous aurons le plaisir de vous voir, ainsi que Madame Russell, à Paris au commencement d’août.
J’ai reçu de M. Whitehead une lettre fort aimable, à laquelle je n’ai pas encore trouvé le temps de répondre.(1) Il se promet de venir avec vous, et avec sa femme, qui a été élevée en France et sait bien le français. Je serai heureux de faire sa connaissance ; je lui dois en partie mon dessein d’écrire sur la Logique dea Leibnitz le livre que je suis en train de terminer. Il ne pourra être imprimé que pendant les vacances.
L’impression de votre livre paraît complètement suspendue. Je suis allé il y a un mois environ relancer Gauthier Villars à l’imprimerie, on m’a dit que le metteur en pages était mort, et j’ai vivement insisté pour qu’on terminât avant les vacances (c’était aussi bien mon intérêt, puisque j’aurai déjà à corriger mes épreuves). Je n’ai plus rien vu venir depuis lors. Il est inutile de revenir à la charge en ce moment, vu que le livre ne peut plus paraître avant les vacances. On le pense sans doute aussi à l’imprimerie, et c’est pour cela qu’on ne se presse pas. C’est bien ennuyeux de faire traîner ainsi un an un ouvrage ; mais il paraît que c’est assez leur habitude : un de mes amis avait entrepris à leur demande une publication scolaireb qui devait paraître en octobre dernier ; elle ne paraîtra qu’en octobre prochain. C’est payer un peu cher l’honneur d’être imprimé dans une grande maison. Il est vrai que vous aurez en compensation le meilleur débouché dans le monde scientifique français.
Je serai toujours bien aise d’avoir de vos nouvelles. En attendant le plaisir de vous revoir bientôt, je vous envoie l’assurance de mes sentiments cordiaux et dévoués.
Louis Couturat
(1) Je vais lui écrire ce soir.
