BRACERS Record Detail for 53143
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Corrections and revisions to translation. Re Boer War.
BR TO LOUIS COUTURAT, 21 OCT. 1899
BRACERS 53143. ALS. La Chaux-de-Fonds Bib., Suisse. Russell–Couturat 1: #46
Edited by A.-F. Schmid
The Millhangar,
Fernhurst,
Haslemere.a
le 21 octobre 1899.
Cher Monsieur
Je vous renvoie le MS. de mon article, en vous remerciant très cordialement du travail très-considérable que vous avez si soigneusement exécuté. Je n’ai trouvé que très peu de choses à corriger. Sur p. 5, j’ai trouvé mieux de ne pas dire « nos jugements », parce que je ne suis plus Kantien, et je regarde les propositions comme quelque chose d’objective et indépendante de toute connaissance. Sur p. 6 le mot réelle pourrait suggérer que je parlais de la grandeur exacte, tandis que je parle de la grandeur en soi. Je veux dire (ce qui serait peut-être mieux) : « Ce n’est pas la grandeur des figures dans l’espace que nous fournitb la mesure ». Sur p. 25, où vous avez mis une marque rouge, il y a besoin de correction. Ceci irait peut-être : « J’ai quelque .… sujet, qu’ilc me paraît ... distance* [*(Note) La preuve que les axiomes énumérés sont suffisants est omise, parce qu’elle est par trop technique.] ». Sur p. 30, le premier passage marqué est bien ; le second contient, je crois, une erreur mathématique que j’ai faite dans l’original. L’ordre des opérations R1 R2 R3 n’est pas arbitraire. Il faudra donc changer complètement ce passage. On pourrait mettre ce qui suit : « La série des constructions de quadrilatères dont on a besoin pour obtenir l’un quelconque de ces points, en partant de A, B, C, constitue une relation projective entre ce point et A, B, C. Cette relation projectived entre quatre points en ligne droite est définie être le rapport anharmonique des quatre points. » Sur p. 31, on pourrait mettre une note : « On peut même démontrer que la construction de v. Staudt ne donne pas tous les points de la ligne. Car elle ne donne qu’une série dénombrable de points, tandis que la série de tous les points de la ligne est la seconde puissance (dans le langage de Cantor) ». Le dernier paragraphe de p. 32 pourrait commencer : « On peut montrer, par un calcul formel, en employant etc. ». Sur p. 43, les mots qui peuvent coïncider ne rendent pas le sens : je ne veux point faire appellee à la congruence. Je ne sais cependant comment on pourrait dire ce que j’entendais. Je voulais dire que la relation de distance n’est non pas égale dans deux cas, mais formellement la même, identique au sens absolu. Mais je ne vois pas comment exprimer cela. L’importance n’en est purement logique, et on pourrait peut-être l’omettre complètement. — Toutes les autres corrections que j’ai à faire se trouvent dans le texte. — La correction que vous signalez dans mon livre au sujet des surfaces développables est parfaitement juste, et je vous en remercie, ainsi que de la note que vous proposez d’insérer, que je trouve très utile. — Vous avez bien raison de dire que les autres peuples n’ont aucun droit de faire des reproches aux Français ; pour nous surtout, avec notre guerre au Transvaal, il est peu siéyantf de faire les vertueux. Le patriotisme, ici comme chez vous, est la source de bien des crimes. C’est, ce me semble, ce qu’il y a de pire dans le siècle présent ; dans le 18me siècle on en a eu beaucoup moins. — Je regrette beaucoup que vous ne pouvez pas venir à Cambridge : j’aurais eu le plus grand plaisir à vous montrer l’endroit et les habitants.
Veuillez présenter mes hommages à Madame Couturat, et recevoir l’expression de mes sentiments sympathiques et dévoués.
Bertrand Russell
