BRACERS Record Detail for 53153
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LOUIS COUTURAT TO BR, 13 APR. 1900
BRACERS 53153. ALS. La Chaux-de-Fonds Bib., Suisse. Russell–Couturat 1: #56
Edited by A.-F. Schmid
7, rue Nicole, Paris (Ve).
13 avril 1900.
Cher Monsieur,
Deux mots à la hâte, au sujet de la feuille 9 que vous avez dû recevoir. P. 133, l. 14, au lieu de « première » je mets « seconde », malgré votre texte (p. 104, l. 6) qui porte « first » ce qui me paraît une erreur (un lapsus calami).
P. 133, laa note 1 (qui est de moi) doit se lire : « C’est à dire avec le parallèle que B est censé décrire. »
P. 134, 3e ligne du bas, au lieu de : « Mais nous pouvons retourner l’argument », contresens évident, je mets : « Mais pour revenir au raisonnement ... » (But to return to ...).(1)
P. 135, l. 2 : au lieu de « ni de phénomènes inexplicables » je mets : « ni même, au surplus, de phénomènes inexpl. » (Otherwise signifie, icib je crois : d’ailleurs, d’autre part, en outre.)
P. 140, un membre de phrase oublié, je crois(2) ; que je traduis ainsi (l. 10) : « La seconde ... souvent employée, mais qui pourtant me paraît mériter une mention, porte directement ... ».
Je ne vous parle pas de nombreuses corrections de détail et de pure forme, qui ne changent rien au sens et n’ont qu’une portée grammaticale ou stylistique.
J’attends naturellement votre épreuve pour donner le Bon à tirer, et votre avis sur ces corrections, soit sur l’épreuve même, soit sur un mot à part.
Le mémoire de M. Poincaré sur les Principes de la Mécanique effleure la question de l’espace absolu. Comme vous le pensez bien, il n’y voit qu’une fiction, ou mieux une convention.
Ne vous croyez pas obligé de répondre à ma longue lettre : je sais fort bien que je ne vous convertirais pas, du moins tout de suite : j’ai voulu simplement vous donner à réfléchir. Je regrette pour vous les récents événements, et je crains qu’ils ne troublent de nouveau vos travaux ; mais voyez à quoi l’on s’expose quand on fait appel à la force comme à l’arbitre suprême : on n’a plus le droit de se plaindre ni d’être plaint dans les revers, et l’on n’a, de son propre aveu et en vertu de ses propres principes, que ce qu’on mérite. Je souhaite que lord Salisbury n’ait pas à regretter un jour d’avoir repoussé la demande de paix des Boers.
En tout cas, j’espère que vous ne serez pas offensé d’un différend tout philosophique, comme vous l’avez reconnu vous-même, et je vous prie de me croire toujours
Votre sincèrement dévoué
Louis Couturat
(1) P. 105, l. 11 du texte original. (2) P. 109, § 97, l. 6–7 de ce §.
