BRACERS Record Detail for 53114

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Collection code
RA3
Recent acquisition no.
422
Box no.
6.51
Source if not BR
La Chaux-de-Fonds Bib.
Recipient(s)
Couturat, Louis
Sender(s)
BR
Date
1898/10/14
Form of letter
ALS(X)
Pieces
4
BR's address code (if sender)
ITB
Notes and topics

On letterhead of Il Frullino, San Domenico di Fiesole, Florence.

Should have difficulty in replying to Lechalas in Annales de Philosophie Chrétien.

Il Frullino was the address of Mrs. Costelloe, Alys's sister.

Transcription

BR TO LOUIS COUTURAT, 14 OCT. 1898
BRACERS 53114. ALS. La Chaux-de-Fonds Bib., Suisse. Russell–Couturat 1: #16
Edited by A.-F. Schmid


Il Frullino
San Domenico di Fiesole
Florencea
le 14 octobre 1898.

Cher Monsieur,

J’ai reçu votre lettre seulement depuis trois jours, à Ravenna, où je me suis trouvé alors. Les épreuves que vous avez eu la bonté de m’envoyer ne me sont parvenues qu’hier. Je regrette beaucoup que vous ayiez tant à refaire à la traduction de M. Cadenat : je suppose que votre nom paraîtra avec le sien comme traducteur, mais je ne sais comment cela s’arrangera. Je suis naturellement préparé à faire tout ce qui est d’usage en ce qui concerne la traduction des citations : ce n’était du reste que deux ou trois citations dont j’avait parlé à M. Cadenat. One at all est seulement une manière emphatique de dire tous. Steal the horse est une allusion au proverbe « One man may steal the horse, but another may not look over the hedge ». Ce proverbe signifie que l’opinion publique permet beaucoup plus de choses à certaines personnes qu’à certaines autres personnes. Je voulaitb dire qu’on ne se récrie pas tant contre les absurdités en mathématique que contre des absurdités égales en philosophie. Aux deux citations poétiques, la première vient de Browning, « Bishop Blougram’s Apology » : je l’ai expliquée complètement à M. Cadenat. La seconde vient de Shelley, dans un petit poème intitulé « Arethusa ». Vous trouverez tous les deux dans aucune édition des poètes respectives.c On pourrait les traduire dans une note, et traduire toutes les autres citations, comme vous le sugérez,d dans le texte. — J’aimerais que la liste des ouvrages français soit assez complete : on pourrait donc y ajouter ce qui a paru depuis la publication de mon livre, et aussi remplir les lacunes signalées par M. Lechalas. (Annales de Phil. Chrét., oct., pp. 91–2). Des ouvrages purement mathématiques, bien entendu, resteront exclus, puisqu’il s’agit de philosophie dans le chapitre où je les ai cités. Je n’ai pas de livres ici, de sorte que je ne puis compléter la liste au moment actuel. Mais quand je serai de retour en Angleterre, je me mettrai à lire tout ce qui vous paraît digne de mention. — Quant à ce qui concerne M. Lechalas, j’ai déjà envoyé à M. Cadenat des additions à mon livre provenantsf plus ou moins des arguments de M. Lechalas. J’ai assez de difficulté à y répondre directement, parce que tout ce qu’il écrit me paraît radicalement entâchég d’un vice fondamentale.h Il croit que deux espaces peuvent coexister, que deux points peuvent être en même temps dans deux espaces de nature différente. Il n’aperçoit pas que ceci est impossible, non pas pour une raison mathématique, mais philosophiquement. Ce qui est contenu dans unei espacej de plus haut degré n’est pas un espace, mais une figure dans l’espace. J’essayerai cependant de trouver un endroit dans mon article où je pourrai mettre une note montrant ce vice radicale.k

Je pars d’ici vers le premier novembre, et j’espère arriver à Caen le jour suivant, ou peut-être deux jours après. Je serai avec ma femme, et nous passerons dans un hôtel d’où nous pourrons faire votre connaissance. Il y a mainte chosesl que j’aimerais discuter avec vous, si toutefois vous avez le temps de causer de la philosophie. Je vous écrirai plus tard la date exacte de notre arrivé à Caen, si toutefois cela vous convient. Vous pourrez peut-être m’informer si, au moim de novembre, il se trouve encore des bâteauxn de Caen à Newhaven ? Et combien de temps il faut pour le trajet ?

Je vous remercie de nouveau de tout ce que vous faîtes pour moi, et je vous prie d’agréer l’assurance de mes sentiments sympathiques et dévoués.

Bertrand Russell.

Je vous enverrai les épreuves dans deux jours, avec une courte note au milieu relative à M. Lechalas. Si vous ne trouvez pas bon d’insérer cette note, je n’en serai nullement fâché.

Textual Notes

  • a

    Florence Adresse imprimée

  • b

    voulait sic

  • c

    respectives sic

  • d

    sugérez sic

  • e

    complet sic

  • f

    provenants sic

  • g

    entâché sic

  • h

    fondamentale sic

  • i

    une [s]

  • j

    espace sic

  • k

    radicale sic

  • l

    choses sic

  • m

    moi sic

  • n

    bâteaux sic

Publication
Schmid, Russell—Couturat 1: #16
Permission
Everyone
Transcription Public Access
Yes
Record no.
53114
Record created
May 29, 2014
Record last modified
Nov 09, 2025
Created/last modified by
blackwk